M.9 Pourquoi devrais-je m'en tenir aux règles d'engagement si l'ennemi ne le fait pas?
Ce ne sont pas seulement des règles : elles vous aident à agir à tout moment conformément à votre vocation de soldat et de chrétien. Abandonner ces règles, c'est laisser l'ennemi vous faire abandonner vos certitudes morales. À chaque instant, la dignité humaine de l'ennemi doit être respectée. Toute souffrance et toute mort sont mauvaises, même celles de l'ennemi.
La Bible nous dit que nous participons à la lutte entre le bien et le mal. Chaque jour, l'ennemi de Dieu essaie de nous attirer du côté obscur en nous tentant de faire ce que nous savons être mal. eIl est important de rester fort moralement et dans la foi. Jésus est allé encore plus loin acceptant de souffrir et de mourir - non seulement pour ses amis, mais aussi pour ses ennemis! Par exemple, cela pourrait se traduire concrètement par la décision d'une nation de ne plus participer à la course aux armements.
Quelles sont les pratiques qui sont des atteintes à l'intégritél’intégrité corporelle de la vie humaine ?
Ce sont les violences, les enlèvements, les prises d’otages, le terrorisme, la torture, le, la stérilisation directe, de même que les amputations arbitraires et les mutilations. [CEC 2297-2298]
Rien ne justifie ces fautes fondamentales decontre la justice, l’amour du prochain et la dignité humaine, pas même lorsqu’elles sont demandées par une autorité gouvernementale. Consciente des fautes commises par des chrétiens au cours de l’histoire, l’Église lutte aujourd’hui contre toutes les violences corporelles et psychiques, en particulier contre la torture. [Youcat 392]
L'enlèvement, la torture et le terrorisme sont-ils moralement répréhensibles?
Les enlèvements et la prise d’otages font régner la terreur et, par la menace, exercent d’intolérables pressions sur les victimes. Ils sont moralement illégitimes. Le terrorisme sans discrimination menace, blesse et tue; il est gravement contraire à la justice et à la charité. La torture qui use de violence physique ou morale pour arracher des aveux, pour châtier des coupables, effrayer des opposants, satisfaire la haine est contraire au respect de la personne et de la dignité humaine. En dehors d’indications médicales d’ordre strictement thérapeutique, les amputations, mutilations ou stérilisations directement volontaires des personnes innocentes sont contraires à la loi morale (cf. DS 3722). [CEC 2297]
L'Église a-t-elle été parfois impliquée dans des pratiques cruelles ?
Jadis, des pratiques cruelles ont été communément pratiquées par lesdes gouvernements légitimes pour maintenir la loi et l’ordre, souvent sans protestation des pasteurs de’Église, qui ont eux-mêmes adopté dans leurs propres tribunaux les prescriptions du droit romain sur la torture. À côté de ces faits regrettables, l’Église a toujours enseigné le devoir de clémence et de miséricorde; elle a défendu aux clercs de verser le sang. Récemment, il est devenu évident que ces pratiques cruelles n’étaient ni nécessaires à l’ordre public, ni conformes aux droits légitimes de la personne humaine. Au contraire, ces pratiques conduisent aux pires dégradations. Il faut œuvrer à leur abolition. Il faut prier pour les victimes et leurs bourreaux. [CEC 2298]
En cas de guerre, que requiert la loi morale?
La loi morale demeure toujours valide, même en cas de guerre. Elle demande que soient traités avec humanité les non-combattants, les soldats blessés et les prisonniers. Les actes délibérément contraires au droit des gens et les ordres qui les commandent sont des crimes que l’obéissance aveugle ne suffit pas à excuser. Il faut condamner les destructions massives, ainsi que l’extermination d’un peuple ou d’une minorité ethnique. Ce sont des péchés très graves et on est moralement tenu de résister aux ordres de ceux qui les commandent. [CEC 2313]
L'objection de conscience est-elle autorisée ?
Les pouvoirs publics pourvoiront équitablement au cas de ceux qui, pour des motifs de conscience, refusent l’emploi des armes, tout en demeurant tenus de servir sous une autre forme la communauté humaine (cf. GS 79, 3). [CEC 2311]
La loi morale est-elle toujours valable au combat ?
L’Église et la raison humaine déclarent la validité permanente de la loi morale durant les conflits armés. « Ce n’est pas parce que la guerre est malheureusement engagée que tout devient par le fait même licite entre les parties adverses » (GS 79, 4). [CEC 2312]
Il faut respecter et traiter avec humanité les non-combattants, les soldats blessés et les prisonniers.Les actions délibérément contraires au droit des gens et à ses principes universels, comme les ordres qui les commandent, sont des crimes. Une obéissance aveugle ne suffit pas à excuser ceux qui s’y soumettent. Ainsi l’extermination d’un peuple, d’une nation ou d’une minorité ethnique doit être condamnée comme un péché mortel. On est moralement tenu de résister aux ordres qui commandent un génocide. [CEC 2313]
« Une éthique et un droit fondés sur la menace d'une destruction mutuelle - et éventuellement de la destruction de toute l'humanité - sont auto-contradictoires et constituent un affront à tout le cadre des Nations Unies, qui finiraient par devenir des « nations unies par la peur et la méfiance ». » [Pape François, aux Nations unies, 25 sept. 2015]